Le Wadi Bani Khaled

Oman est réputé pour ses vallées profondes creusées par les wadi. Les fleuves brusques et violents qui disparaissent après les grandes pluies laissent ces lits de rivière asséchés que l'on traverse avec des tout-terrain. Les locaux parlent d'une soixantaine de wadi disséminés dans tout le pays, mais la plupart ne présentent pas un grand intérêt.

Ces astucieux systèmes de canalisation et d'irrigation constituent une partie vitale du patrimoine omanais. En outre, chaque village possède son falaj (aflaj au pluriel) et on parle d'environ 10 000 réseaux disséminés dans tout le territoire. Les aflaj du djebel Akhdar qui ont permis l'essor de l'agriculture et servent aujourd'hui à la culture en terrasse sont sans conteste les plus intéressants du pays. L'eau qui circule dans ces canaux à flanc de coteaux provient soit des wadis, soit des sources ou des puits de montagnes.

Fort de ces informations nous décidons, le lundi 19 mars, à nous aventurer pour Wadi Bani Khaled, une véritable oasis autour de laquelle se sont installés les villageois, en particulier dans la palmeraie et sur les hauteurs.

La veille, des pluies torrentielles avaient rempli du liquide précieux les nombreuses ravines descendant les flancs escarpés des montagnes couleur ocre. Le chemin s’annonçait difficile et semé d’embûches. Qu’importe ! Le 4X4, véhicule de prédilection dans ces contrées abruptes, fera fi des nombreux obstacles.

Nous n’avons pas été déçu. Régulièrement les routes (fort belles, ma foi) étaient traversées par des ruisseaux torrentueux venant de nulle part pour dévaler vers une destination apparemment aléatoire. Le franchissement était digne d’un Camel Trophy ….

Après plusieurs heures de voyage, entrecoupées de cavalcades mécaniques à travers un désert caillouteux ou de ralentissements humides, nous découvrîmes un petit coin de paradis sur terre : Le Wadi Bani Khaled.

Malgré le torrent d’eaux boueuses la beauté du paysage est saisissante. Nous pressons le pas par un sentier en roches polies qui serpente vers le petit lac en enjambant les petits murets qui longent le falaj. La palmeraie est digne des contes des mille et une nuits où nous nous attendons à chaque instant à croiser le regard envoûtant de Shérazade.

Plus en amont, nous découvrons un étroit encaissement, creusé par des millénaire d’écoulement d’eau, bordé de petites grottes dévoilant la friabilité de la roche.

Après ces instants agrestes et reposants, il est temps de regagner la capitale Mascate. Le chemin du retour s’est également montré très pittoresque…

CC Laurent Corre

Comments

[comasout JVN]

Bravo pour les photos et aussi pour les commentaires plein d'humour. Quoiqu'une photo de Laurent Corre semble manquer au bouquet. Nous appareillons à notre tour dans quelques jours...vers l'Afrique occidentale, pour 4 mois. Bonne fin de navigation.
CF Pascal Bayon de Noyer

[MP Wagner]

que de plaisir de découvrir avec vous des paysages splendides et cette eau qui doit être si précieuse dans ce pays,et tout cela pour arriver à une vision du paradis...